mardi 28 août 2007

Coup de crayon

La dicrète section des Arts Graphiques du Musée du Louvre, présente jusqu'à mi-octobre, un ensemble de dessins. Ce sont, pour la plupart, des oeuvres de Goya et de Murillo.
Le dessin reste la base même de l'art chez Goya (1746-1828), sans dessin point de peinture. Et de fait, il ne peindra et ne sera reconnu que tard. Le ton de l'artiste est surtout grinçant autour de sujets tels que la peur, l'infirmité, la vieillesse, la folie, le mal. Le tracé ferme et souple à la fois, évoque avec justesse et esprit d'à-propos :
- la fébrilité mouvementée d'un homme qui tel un feu follet se démène pour échapper aux flammes qui le cernent avec "¡Fuego! ¡Fuego!"
- le ventre énorme, les membres courts et tordus de "L'enfant difforme" encore nourrisson et de "Lo mismo" plus âgé, de dos, voûté, lourdement appuyé sur un bâton
- la pitoyable silhouette d'une petite vieille tendue vers l'avant dans l'espoir fou d'une alliance dernière dans "¡Que disparate pensar aun al matrimonio!"
- "Le Fou par scrupules" se balançant tête en bas sans raison
- "La mauvaise femme" maltraitante oeuvrant pour le service du Diable en lui sacrifiant des enfants nouveaux nés.
Dans la pénombre des trois petites salles où sont exposés les différents dessins, l'atmosphère est un peu lourde et oppressante au milieu de ce musée des horreurs, à peine compensées par deux ou trois croquis aux notes plus gaies et par la tête d'ange qui fait l'affiche de l'exposition.
Murillo (1617-1682), lui, reste sur des sujets célestes plus en demi-teinte qui mettent une note apaisante à ces visions de cauchemar.
Vous pouvez retrouver ce travail graphique dans la base Joconde du Ministère de la Culture : http://www.culture.gouv.fr/documentation/joconde/fr/pres.htm

"Mala muger" de Francisco José de Goya y Lucientes, Louvre
Photo de mhaleph

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