Rien à voir avec le regard critique du spécialiste passant au scalpel la production picturale d'un artiste en regard de ses maîtres. Ce ne sera jamais que le ressenti du néophyte ravivé cependant par les souvenirs lointains d'une découverte adolescente : une certaine peinture du XIX ème siècle, celle de Turner.
Le souvenir d'un univers parfois aveuglant où les limites estompées sont repoussées nous faisant entrer dans un monde de l'ici et de l'ailleurs à la fois, un monde décalé où nulle place ne semble assez stable pour poser sûrement le pied ou le regard. Le sentiment d'un léger tangage dans lequel l'oeil nous accompagne en tous sens en se baladant sur la toile dans une grande émotion sensorielle. Et si le monde, c'était cela : cette subtile dissolution des contours?
Bien entendu, les impressions ci-dessus ne concernent pour la plupart qu'une infime partie de l'oeuvre de Turner, celle de ses dernières années. Années de la rupture avec l'avant, celles qui lui permirent de laisser littéralement exploser son talent de coloriste, doublé d'un sens de la composition et de la luminosité novateur en son temps.




Et "ses peintres"? Ceux-là même que Turner a admirés, ceux qu'il a aimés, ceux qu'il a imités, dit-on, ou plutôt détournés, souvent. Où sont-ils? Ils sont tous présents puisque c'est aussi autour d'eux que s'organise l'exposition, autour de cette mise en abyme entre "Turner et ses peintres". D'eux, je ne retiendrai que "La vierge au lapin blanc" si touchante de Titien, 1530, "Le moulin" si majestueux de Rembrandt, 1642, la "Jetée de Yarmouth" de Constable, 1827, et un paysage cendré de Gainsborough dont je n'ai noté ni le nom ni la date.

Alors!
2 commentaires:
Une pensée positive pour Turner qui demeure pour moi un grand peintre même si je n'ai pas vu cette expo.
Tourner avec Turner, le temps d'un éclair ou d'une vague, le temps d'une brume éternelle :
je suis définitivement touché, conquis par l'homme de mer et sa vision. Merci pour cet aperçu !
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