jeudi 21 août 2008

Irène Némirovsky

Dernièrement, j'ai lu "Suite française" d'Irène Némirovsky composé de : "Tempête" et de "Dolce". Originellement, ce livre devait comprendre cinq parties, mais l'arrestation, la déportation et la mort de son auteur, déjà prolixe, n'ont pas permis qu'il soit achevé.
C'est une écriture d'observation fine et incisive que manie Irène Némirovsky. Son livre se lit sans la moindre interruption et sans aucune lassitude. D'une part, il nous entraîne sur la route de l'exode dans le flot des français en déroute croqués sans complaisance, avec acuité et perspicacité. D'autre part, pendant l'occupation, il nous fixe dans le village de Bussy où de subtiles relations se nouent et se dénouent entre les habitants et l'occupant, entité aux multiples visages.
Tous les comportements et toutes les pensées des personnages - que ce soient les nobles de Montmort, les bourgeois Péricand, Angellier, Perrin, les snobs et arrivistes Corte, les honnêtes gens et les employés modestes comme les Michaud, les secrets paysans Labarie, les allemands de service Bonnet et von Falk et tant d'autres - sont passés au crible, au peigne fin en une succession de petits tableaux entrecroisés qui se répondent et dans lesquels on devine déjà les actes futurs de cette humanité jetée au hasard sur les routes de France dans la guerre et durant l'occupation.
Un excellent livre dont on ne négligera ni la "Préface", ni les travaux préparatoires intitulés "Notes manuscrites", ni la partie "Correspondance 1936-1945", annexes riches en renseignements divers et contradictoires et disons-le aussi troublants sur la vie d'Irène Némirovsky, sur la composition envisagée pour le livre inachevé et sur l'évolution de son écriture, sur la situation vécue par Mikhaël et Irène Epstein et leurs deux filles Denise et Elisabeth.

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