lundi 30 juillet 2007

Ingmar Bregman

Point de billet très savant en hommage à Ingmar Bergman qui vient de mourir sur l'île de Farö, mais très simplement le regret sincère de savoir disparu un cinéaste dont le travail me parle depuis mes années d'adolescence. Et ce d'autant plus que j'ai dernièrement renoué avec son cinéma en revoyant plusieurs de ses films en DVD, pas toujours des plus récents, et en relisant plusieurs passages de "Laterna magica".
"Les fraises sauvages", le premier film qui m'a permis de découvrir Ingmar Bergman, m'a plongée, puis replongée, dans l'univers onirique qui hante le personnage d'Isak Borg. Le voyage qu'il entreprend après un sombre rêve prémonitoire, et à l'issue duquel il sera honoré pour sa longue carrière médicale, est jalonné de nombreuses réminiscences et d'une rencontre. Les retours en arrière se font dans l'univers lumineux et complexe de sa jeunesse, lorsqu'il était amoureux de Sara insouciante et primesautière. Spectateur attentif ou personnage actif mais âgé de ces scènes du passé, Isak voyage doublement au cours de ce déplacement dans lequel sa passagère mais aussi sa bru Marianne lui renvoie un portrait peu flatteur de misanthrope. C'est aussi en effet au volant de sa voiture qu'il rencontre Sara, celle du présent, qui lui rappelle son amour de jeune homme. Cette jeune fille espiègle, vive, tendre et garçonnière, qui faisait du stop et qu'il a prise (flanquée de deux turbulents et trop bruyants compagnons), lui permettra enfin de prendre le recul nécessaire avec son lointain passé sans toutefois l'oublier. Si l'autre Sara, celle du passé, lui renvoie à travers son miroir l'implacable marque du temps et la conscience soudaine d'une vie vécue sans elle, Sara, celle du présent, émousse ses regrets et sa douleur et lui permet enfin de sortir de sa solitude et d'aider sa bru et son fils à ré-concilier leur(s) vie(s) avant que la mort n'arrive. C'est une passerelle qui l'apaise, qui l'humanise enfin. Le bilan de cette vie laborieuse n'est pas le constat sec d'un échec puisqu'Isak, ressentant comme Bergman lui-même "l'âge comme un sabotage" (Laterna magica, Folio 2338, p.60), réussit à se tourner vers les autres avec compassion avant sa fin prochaine.


De nombreux autres films de Bergman m'ont bien entendu interpellée et mériteraient qu'on les ressente et qu'on parle d'eux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A mí me gusta lo que ha dicho a propósito de Bergman.
¡Muchas gracías!