mardi 19 juillet 2011

Vrac de notes...

Quelques notes rapides sur quelques lectures ou relectures entreprises :


"Canicule et oiseaux fous" de Gabriela Avugur-Rotem
Plaisir de ce désordre de la pensée fragmentée et/ou du flot discontinu des associations d'idées internes. Une écriture hasardeuse et un pari audacieux plutôt réussi car le lecteur en déroute ne cesse d'être sollicité pour ordonner cet apparent chaos faussement désordonné lorsque la narratrice remonte le fil discontinu de sa (ses) mémoire(s) lors d'un retour "au pays natal". Bien que l'expression fleure le paradoxe...


"La couleur des sentiments" de Katryn Stockett
Dans ce premier roman, traitant de la conditions des noires du sud employées chez les blancs dans le Mississipi aux alentours de 1962, les points de vue des deux communautés, au travers de ses individus singuliers et différents, se croisent donnant un extraordinaire dynamisme à la "peinture de moeurs" d'une époque révolue. Une construction intéressante pour un sujet délicat, encore sensible et où la référence à  "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" de Harper Lee apparaît clairement.



"L'écume des jours" de Boris Vian (relecture)
C'est toujours drôle, inattendu, décalé, tendre et cruel, très pertinent ou très absurde. Un extraordinaire mélange qui amuse et agace à la fois.



"Un été sans les hommes" de Siri Hustvedt
Un roman d'été (pourquoi pas) plein d'humour, mais aussi plein de réflexion sur une relation bancale voire fichue depuis belle lurette et qui n'a sans doute pas été ce qu'elle aurait dû être. Une sorte de va et vient entre illusion et réalité et vice-versa, mais toujours avec une légèreté sérieuse ou peut-être une sérieuse légèreté (jouons sur les mots et cultivons l'ambiguïté!).



"Manuscrit zéro" de Yoko Ogawa
Au bout de deux nouvelles je savais que j'allais aimer ce livre de "RIEN". Je me souviendrais précisément de quelques récits et j'oublierais les autres. Aucune importance, cela fait partie du jeu du recueil de nouvelles : ce que l'on conserve et ce que l'on oublie. Aucune importance dès le début car le livre a eu assez de force pour me captiver (me capturer, me rapter) et me mener chemin faisant dans ses univers où la magie ordinaire s'imbrique dans le réel (non dans la banalité du réel). Le paradoxe est que la magie est si naturelle qu'elle a vraiment sa place dans le réel sans que la moindre question vienne à être posée, sans que le moindre doute affleure le moins du monde. La sensation diffuse d'entrer dans un univers fantasmatique et d'y rester ou tout au moins d'y séjourner relié par mille indices venant prendre naturellement leur place dans la réalité. C'est encore toute l'habileté de l'auteure qui permet ce tour de force tout en douceur.

Un petit vrac sans prétention mais avec des impressions sur le vif qui devraient susciter des envies de lecture (espérons-le).

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