lundi 1 octobre 2007

Attention Peinture Fraîche



Dans un carnet, j'ai collé le billet d'entrée du Théâtre Le Mery où je suis allée voir la pièce "Attention peinture fraîche" de Lope Velez jouée par Lope Velez dans le rôle unique de Frida Kahlo. Frida en plein déballage dans une gallerie parisienne pense et rêve sa vie et à sa vie (à son semblant de vie) à travers ses toiles qui défilent entre ses mains qui les accrochent et les décrochent tour à tour, à la cadence de ses humeurs... vagabondes. Elle ne se prive pas non plus avec un franc parlé salutaire "de tailler une veste" bien ajustée et bien sentie aux surréalistes ainsi qu'aux intellectuels et aux idéologues de bistrots qui ont les fesses vissées sur leur chaise à longueur de journée. Une prestation en forme de monologue ou de dialogue imaginaire déployant l'éventail de tous les états d'esprits traversés par Frida en proie au mal absolu, à la douleur récurrente, à l'ironie et à la violence verbale les plus cinglantes, aux sentiments humains les plus prosaïques, aux petits bonheurs et aux petits malheurs quotidiens, à ses crises de conscience sur le bien fondé politique de son art, à ses illuminations idéalistes, à ses folies, à ses passions, à ses sagesses et à ses lucidités... malgré tout, malgré Diego Rivera qui la détruit autant que ses plaies jamais refermées. C'est un personnage trouble, profondément émouvant et ambivalent qui prend corps et voix devant nous durant 1h30 d'intensité dramatique. Tout se croise et se percutte en elle. Tout cohabite et tout explose en elle. Tout est vivant et excessif en elle. Comme son désir de mort. Ni sainte ni martyre Frida Kahlo vit sa douleur coupante comme de la "glace" jusqu'à son extrême limite et en meurt.

Photo de mhaleph : Lope Velez dans le rôle de Frida Kahlo, Théâtre Le Méry

Aucun commentaire: